Il est possible de se demander de quelle façon des principes généraux peuvent permettre de trancher des dilemmes moraux bien concrets : n'a-t-on pas davantage besoin d'une éthique concrète, attentive aux particularités des situations singulières dans lesquelles l'homme doit agir ? Kant nomme cela la dignité de chaque personne : on ne peut réduire la personne au statut d'une chose disponible et échangeable. En philosophie, on étudie surtout la question du devoir lorsqu'elle est liée à celle de la morale, lorsque c'est une règle que je m'impose : on parle ainsi de devoir moral. La dignité de la personne repose sur son autonomie, c'est-à-dire sur sa capacité à poser par elle-même ses propres fins : c'est ce qui fait que l'individu est considéré comme une "fin en soi". Ainsi, Arendt explique que le système totalitaire a réussi à tuer "l'animal politique" en l'homme. Respecter le devoir moral, c'est lutter contre cette banalité du mal qui est en chacun, et donc éviter des horreurs. C'est notamment le cas de ce que Kant appelle les impératifs hypothétiques. Cette définitionrequiert d’être analysée. Les médecins, lorsqu'ils commencent à exercer, prêtent le serment d'Hippocrate, c'est-à-dire qu'ils s'engagent à respecter un certain nombre de règles dans l'exercice de leur profession. En voici quelques exemples : le soldat lorsqu’il obéit aux ordres se conforme à son devoir (même si on pourrait soutenir le contraire). Cela permet donc de vivre dans un monde plus juste. La "banalité du mal" est un concept philosophique qui pose la possibilité de l'inhumain en chaque homme. D'autres penseurs soulignent que la raison ne suffit pas pour respecter le devoir moral. En effet, l'utilitarisme prescrit de toujours accomplir l'acte le plus utile pour le plus grand nombre : c'est le principe d'utilité. Consultez le journal Le Devoir en ligne pour obtenir les toutes dernières actualités. Il est universel. On parle de morale déontologique pour désigner cette vision du devoir moral fondé sur la raison. Le bonheur est donc la fin suprême de toutes nos actions. Or, est-il possible de penser un être humain qui se déterminerait à agir par ce seul motif ? Ce cours sur le devoir vous aidera à préparer l'épreuve de philosophie du bac, quelle que soit votre filière (L, ES, S). Un sujet peut donc décider de ne pas se soumettre à une obligation. Cette morale, qui met l'accent sur les conséquences des actes dans la perspective du bonheur le plus grand possible, permet d'introduire une réelle prise en compte des circonstances particulières dans lesquelles l'homme doit agir. Pour savoir si une action est morale, il faut se demander si l'on peut vouloir que chaque homme fasse cette même action. Agir moralement n’est en effet pas présenté comme un choix parmi d’autres, que l’homme habile pourrait privilégier en fonction de telle ou telle situation. En effet, dès avant le vie siècle en Chine puis dans l\'ensemble de l’Asie, le théâtre d’ombres et les ombres chinoises existaient déjà. Par contre, l'individu n'y est pas, au sens de Kant, autonome, puisqu'il ne décide pas par lui-même avec sa seule raison, mais qu'une autorité extérieure décide pour lui. Autrement dit, l'action est morale lorsqu'elle s'accorde à la loi morale. Il s’agit d’un impératif sans conditions. Pour Nietzsche la morale n’est qu’un symptôme. L'homme est un être de raison : il doit donc aller à l'encontre de sa sensibilité, se libérer de ses pulsions et désirs premiers, pour agir moralement, c'est-à-dire en conformité avec ce que sa raison lui enseigne. On n’agit moralement que lorsqu’on fait son devoir sans aucun autre but que… faire son devoir. Ce devoir, qui fait appel à la raison, se situe au-dessus des intérêts et des passions, c'est un impératif catégorique qui s'impose à nous comme une obligation et n'admet pas d' alternatives. Pourquoi dit-on qu’il ne faut pas mentir, voler ou tricher ? Puisque la spécificité de l'homme, son essence, est d'être rationnel, c'est-à-dire doué de raison, alors pour réaliser l'excellence qui lui est propre, il doit tâcher de vivre une vie selon la raison. Kant souligne ici qu'il faut interroger la volonté pour savoir si une action est morale. On parle de symptômes d’une maladie, pour désigner les signes extérieurs et visibles d’un problème du corps. Nous ne sommes pas dans le champ de la morale, mais dans celui de l’habileté. Le problème philosophique du devoir est celui de son origine (métaphysique, rationnelle, affective) et des modalités de sa définition : sommes-nous toujours conscients de notre devoir ? Je ne le suis pas, il faut que je donne l’alerte et réconforte le blessé. Par exemple : si tu veux réussir ce gâteau, rajoute un peu de sucre. Elle s'oppose alors à l'action réalisée conformément au devoir, c'est-à-dire qui n'aurait que l'apparence du devoir. Le devoir - le cours Modifié le 18/07/2018 | Publié le 16/04/2015 Pour réussir l’épreuve de philosophie au Bac S, vous devez connaître l’essentiel du chapitre sur le devoir. L'analyse de Kant permet de distinguer entre les impératifs purement techniques (exemple de la scie) qui sont indifférents à la moralité (un empoisonneur obéit également à des règles techniques : choix et dosage du poison, etc..) et ceux qu'il appelle à proprement parler pragmatiques. La "banalité du mal" est une expression utilisée pour la première fois par la philosophe Hannah Arendt, après sa participation au procès d'Adolf Eichmann, un responsable nazi jugé en avril 1961 à Jérusalem. Kant souligne qu'il faut interroger la volonté pour savoir si une action est morale. Ces impératifs sont universels : ils valent pour tout homme et doivent être plus forts que les désirs des individus. En savoir + sur le devoir est un vaste sujet qui peut donner lieu à de nombreux sujet au baccalauréat, lesquels ? Le devoir ne me contraint pas à me soumettre : il m'oblige à obéir, et c'est bien différent. Besoin de plus de renseignements sur l'abonnement ou les contenus ? Soit ils peuvent viser la réalisation d'une finalité immorale. Cependant, pour lui, ce n'est pas l'intention qui détermine la moralité de l'action, mais ses conséquences. Ce pourquoi Kant célèbre l’impératif catégorique par ces mots célèbres : On pourrait penser que le devoir nuit à la liberté de l’homme, le brime dans sa créativité, l’empêche de réaliser certaines actions qui lui seraient profitables, et même le met en danger. En agissant conformément à son devoir, on peut même agir contre son intérêt. Agir moralement est donc bien exercer une forme de liberté. Il ne s’agit pas de dire : « si tu veux agir moralement, fais ceci ». Dans la nature, une loi physique, comme celle de la chute des corps, doit valoir pour tous les phénomènes identiques. Le devoir du politique est-il de donner satisfaction à l'opinion publique ? Pour lui, c'est l'usage de la raison qui permet de connaître le devoir moral. Il t'accompagne tout au long de ton parcours scolaire, pour t'aider à progresser, te motiver et répondre à tes questions. Ce qui fait que la bonne volonté est telle, ce n'est pas son aptitude à atteindre tel ou tel but proposé, c'est seulement le vouloir. Surtout, elle stipule que le système totalitaire est nocif et pousse certains hommes à commettre des actes horribles. Il n'a donc pas besoin de se référer à une instance extérieure à lui : il ne reçoit pas les règles morales de quelqu'un d'autre. Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen. Comme tous les « moi » ne sont pas identiques, le même devoir ne s’impose pas de la même manière à tous : je suis médecin, il faut que je soigne. Ainsi, si deux personnes font un don, l'une par charité, l'autre pour soigner sa réputation, alors seule la première a réalisé une action morale. Arendt remet donc en cause l'idée du bien et du mal. Dans le cas du voleur, je me À l'inverse, dans l'obligation, l'accomplissement de l'acte est libre : il relève de la volonté de l'individu.